Le 14 février dernier, jour de Saint Valentin, nous avons eu le plaisir d'organiser une grande célébration au foyer Mon Refuge, à quelques kilomètres de Lomé, en direction de Kpomé.
Nous avons inauguré un réfectoire pour nos bénéficiaires, financé par l'association Togo Debout que nous tenons à remercier du fond du coeur.
Le traditionnel ruban a été coupé vers 17h.
Nos remerciements également à toutes les entreprises locales qui sont intervenues dans la réalisation de l'édifice.
Puis, après plus de 20 ans, nous avons dévoilé le nouveau logo de l'ONG ANGE.
Plus jeune, plus moderne, plus représentatif - ce logo incarne un nouveau cap pour notre ONG.
Il s'accompagne d'une communication que nous souhaitons plus professionnelle.
Merci à l'équipe com' pour leur travail ?
Tout au long de l'après midi, nous avons profité des traditionnelles danses de nos bénéficiaires, ceux de Mon Refugre et du foyer DLMP de Lomé.
Deux jeunes se sont illustré avec brio en jouant de leur passion, le chant ?
Harrybey, président de Jeunes Acteurs de Changement - JAC a réalisé une pièce de théâtre en solitaire sur là crise environnementale (car la crise est...environnementale !).
Les volontaires français en Service Civique ont proposé une danse, sur le titre Petit Génie. Ensuite, ce sont les lycéens belges qui ont emboîté le pas et enflammé la piste.
Les aniamtions intervenaient entre les différents mots des structures et personnes mobilisées.
Nous remercions les représentants de Togo Debout vzw, de Sichem Agro/Dr, de l'association APÉVIA, de Resaev Togo , du programme Afrique et l'équipe de France Volontaires Togo, venue au complet.
©️ photo : Benjamin Thiery
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Vogan, une localité située à 55 km de la capitale de Lomé, est la ville natale de Dzigbodi et Amah, deux filles âgées respectivement de 13 et 14 ans.
Leur vie a basculé un vendredi soir, jour du marché de Gbékéssimé à Vogan. Un homme de nationalité béninoise est venu les rencontrer et leur a proposé un débouché au Bénin qui ramènerait à elles et à leurs familles beaucoup de revenus. La précarité de leur famille et l’ignorance de ces deux jeunes filles des dangers liés à ce type de pratique ont fait qu’elles ont, sans hésiter, accepté de suivre cet homme pour l’“eldorado” au Bénin.
Arrivées au Benin, plus précisément dans la ville de Cotonou la désillusion était rapide. Pas de travail, ni de revenus comme promis. Plutôt, elles étaient constamment enfermées dans la maison de ce monsieur qui abusait sexuellement d’elles au point où Amah, celle âgée de 14 ans fut tombée enceinte.
Heureusement, une femme du quartier ayant constaté des bruits et des agissements bizarres provenant de la maison de cet homme a alerté la police qui a fait une descente sur les lieux.
Les deux victimes ont été sauvées et référées à la brigade pour mineurs de Cotonou puis à la Communauté Don Bosco des Sœurs Salésiennes de Cotonou. Ces derniers les ont immédiatement pris en charge et commencé les démarches pour leur réinsertion. C’est dans ce cadre que l’ONG ANGE a été sollicitée pour l’enquête sociale et la recherche de parents au Togo dans leur ville d’origine à Vogan. Pendant 11 jours de recherches actives à Lomé et à Vogan, les travailleurs sociaux à ANGE ont retrouvé les familles des deux jeunes filles précisément dans le village d’Adrigo à Vogan. Cette recherche a été fructueuse grâce à la collaboration des autorités traditionnelles de la localité.
Malheureusement, quelques mois avant leur retour, la mère de Dzigbodi a rendu l’âme suite à la peine et la douleur que la disparition de sa fille lui a causée.
Le 9 novembre 2021, quittant Cotonou avec les Agents sociaux de la Communauté Don Bosco, et en passant par le centre d’accueil de Lomé de ANGE, les deux adolescentes ont enfin regagné leur famille respective à Vogan.
Le calvaire de ces deux jeunes filles a duré en tout 15 mois. Aujourd’hui, Amah est enceinte et Dzigbodi orpheline de mère. Elles doivent désormais grandir avec les séquelles physiques et psychologiques de cet épisode malheureux de leur vie. Cependant elles peuvent se reconstruire peu à peu avec l’aide de leur famille et des éducateurs de ANGE. Pour cela, nous avons déjà effectué deux suivis dans le but d’accompagner efficacement les deux filles et leurs parents pour une réintégration réussie. Un cadre de concertation et d’action a été aussi mis en place avec le commissariat et le tribunal de Vogan pour un suivi adapté et en vue de limiter dans l’avenir les risques que d’autres enfants soient victimes de traite.
L’auteur des faits, quant à lui, est en détention préventive à Cotonou en attendant son jugement.
A travers ce récit poignant, nous saisissons l’occasion d’appeler à plus de vigilance les parents, les leaders communautaires, les enfants et toute la population en général face au phénomène de traite des enfants qui persiste encore dans les milieux ruraux. Les parents ont le devoir de protéger et d’éduquer leurs enfants afin de leur assurer un avenir meilleur. Nous, travailleurs sociaux, devons accentuer les actions de sensibilisation dans les communautés pour éveiller l’opinion générale sur ce phénomène.
Amah et Dzigbodi, de passage au centre d'accueil de Lomé à ANGE
On dénombre de plus en plus de filles en situation de rue à Lomé, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années (90 % des enfants de rue sont des garçons en 2015). Cela pose une nouvelle problématique. Comment adapter la prise en charge aux filles ? Comment identifier et agir sur les facteurs qui encouragent de plus en plus les filles à trouver refuge dans la rue ?
Pour comprendre le phénomène, nous relatons ici le parcours de Elinam, une fille de 14 ans qui a été récupérée grâce à une action conjointe des associations Agora des Populations Défavorisées (AGOPODE) et ANGE.
A l’âge de 10-11 ans, la maman de Elinam l’a confiée à sa grand-mère pour qu’elle poursuive sa scolarité. Elle a donc aménagé chez sa grand-mère à Davié (30 kilomètres au nord de Lomé). Par contre, le cadre familial n’était pas adapté. Les mauvais traitements subis à la maison combinés aux mauvaises fréquentations de Elinam ont fait qu’elle a commencé par sortir beaucoup la journée et le soir avec des amies. Elle finit par fuir de Davié et vient à Lomé toute seule. Là elle trouve un petit boulot la journée, payée à 1000fr par jour et dort à la belle étoile au niveau du palais de congrès en centre-ville. Elle a vécu ainsi dans la rue dans des conditions déplorables pendant plus de 2 ans.
Peu avant les moments de fêtes de décembre 2020, elle fait une chute accidentelle dans un caniveau et se blesse gravement à la cheville. Après une semaine, la plaie est très infectée car elle n’a eu aucun soin.Lors d’une maraude, les éducateurs de l’association partenaire AGOPODE la découvre agonisant et ne pouvant plus marcher. Une prise en charge lui a été d’office accordée en l’amenant à l’hôpital pour des soins appropriés. Il fallait absolument qu’elle soit hébergée dans un endroit sûr pour se reposer, s’occuper de sa blessure et cicatriser. Pour un suivi régulier et une future réinsertion en famille, Elinam a été référée sur le centre d’accueil de Lomé. En attendant que sa blessure cicatrise, Elinam bénéficie d’un accompagnement psychosocial avec l’appui des éducateurs/trices.
Elinam affirme qu’elle ne veut plus retourner à la rue (même si la tentation de retrouver ses amis est grande). Pour son projet de vie, elle veut faire un apprentissage en couture.